vendredi 4 décembre 2015

Sérendipité

Selon « Books » (ici), c'est après avoir lu ce livre, « Voyages et aventures des trois princes de Serendip », que l'Anglais Horace Walpole, fils de Robert Walpole, premier ministre britannique du 18e siècle, a inventé le concept et le mot de « serendipity » (en français « sérendipité **»), le fait de « faire des découvertes importantes par hasard ».
Il a sans doute lu le roman en français car Louis de Mailly s'en est prétendu l'auteur après l'avoir traduit et augmenté de l'italien (Peregrinaggio di tre giovani figliuoli del re di Serendippo de Cristoforo Armeno *).
Voici l'histoire telle que racontée dans un courriel de « Books » à moi adressé :

Sérendipité
 

Ce mot est le point commun entre la pénicilline, le Velcro, le nettoyage à sec, le Viagra, le LSD et les rayons X. Toutes sont des découvertes dues au hasard. Le nom lui-même a fait un long voyage avant d’entrer dans le dictionnaire.
Il est inspiré de contes d’origine orientale, Les Aventures des trois princes de Serendip, publiés pour la première fois en Europe à Venise en 1557. Ce nom de lieu pour devenir un concept et passer du persan au Français a transité par l’anglais.
Serendipity apparaît dans une lettre du politicien et collectionneur Horace Walpole : « Cette découverte est presque du genre que j’appelle serendipity, mot très expressif que je vais m’efforcer de vous expliquer […]. J’ai lu naguère un conte assez bête, appelé Les Trois Princes de Serendip : au cours de leur voyage, leurs Altesses faisaient sans cesse des découvertes, par accident et sagacité, de choses qu’ils ne cherchaient pas : par exemple, l’un d’eux découvrit qu’une mule aveugle de l’œil droit avait récemment parcouru la même route, parce que l’herbe était broutée seulement du côté gauche, alors qu’elle était moins bonne que du côté droit. » Un siècle plus tard, sous l’impulsion de T.H. Huxley, biologiste et ami de Darwin, le mot désigne des découvertes accidentelles faites par des savants et des ingénieurs.
Le français a longtemps résisté à ce mot séduisant, jusqu’à ce qu’il soit galvaudé. Il a cédé, il y a quelques décennies, le traduisant directement en sérendipité. Les Québécois ont préféré « fortuité ». Le concept était pourtant bien présent dans l’esprit de nos chercheurs, comme en témoigne la formule de Pasteur : « La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés. »  

 


* Celui-ci prétendait l'avoir traduit du persan, mais, peut-être, est-ce vrai).

** Les Québécois qui, avec raison, se méfie de l'anglais, ont préféré « fortuité » à « sérendipité ». Mais comme le mot anglais ne provient pas de l'anglais et a été inventé en anglais à partir d'un écrit français, je suis plutôt porté à apporter mon suffrage à « sérendipité ».

*** « Serendip » est le nom sous lequel on connaissait l'île de Ceylan (aujourd'hui  « Sri Lanka ») au 17 et 18e siècles.

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