mercredi 30 septembre 2015

Athéna

Cette Athéna art déco fait partie d'un vitrail qui décore la façade d'un lycée de la région parisienne, le Lycée Hélène-Boucher, inauguré en 1938.
Voici le vitrail entier :


Il est art déco, ce vitrail, et c'est l'une des raisons pour lesquelles je vous le présente, mais une autre raison est qu'on n'y nomme pas Athéna de son nom latin (Minerve) comme on le faisait jusque-là en Occident (on a, par exemple, nommé «Vénus de Milo » une Aphrodite trouvée dans les eaux de l'île de Milos et il y a des milliers d'autres exemples de ce genre de «baptême latin » des déesses et des dieux grecs).
Peut-être, est-ce dans les années trente, à l'époque de l'art déco, que l'on s'est avisé que les déesses et dieux grecs n'étaient pas des déesses et des dieux latins et qu'il fallait distinguer les uns des autres.
Car un peu auparavant, dans la deuxième décennie du 20e siècle (1910-1920), Apollinaire écrivait encore un poème patriotique pour décrire la blessure qu'il avait reçue au front, où il nommait Athéna « Minerve »  :

                   Tristesse d'une étoile
 
   
    Une belle Minerve est l'enfant de ma tête

    Une étoile de sang me couronne à jamais
    
    La raison est au fond et le ciel est au faîte   
    Du chef où dès longtemps Déesse tu t'armais

    C'est pourquoi de mes maux ce n'était pas 

[le pire

    Ce trou presque mortel et qui s'est étoilé

    Mais le secret malheur qui nourrit mon délire

    Est bien plus grand qu'aucune âme ait jamais 
[celé
 
    Et je porte avec moi cette ardente souffrance


    Comme le ver luisant tient son corps enflammé

    Comme au cœur du soldat il palpite la France

    Et comme au cœur du lys le pollen parfumé

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