lundi 16 juin 2014

Le monument de Crémazie au Carré Saint-Louis à Montréal

Il y a deux monuments de poètes au Carré Saint-Louis à Montréal.
Il y a celui que vous voyez et un autre dédié à Émile Nelligan qui a habité dans une des maisons qui entourent le Carré.
Celui que vous voyez (photographié en avril dernier) est dédié à Octave Crémazie.
Il a sans doute été édifié avant la naissance de Nelligan.
Le buste de Crémazie y surplombe le personnage de son poème le plus célèbre « Le Drapeau de Carillon » où le poète aux accents lamartiniens raconte comment un vieux soldat est la risée de Versailles (et sans doute de la France tout entière) quand il veut remettre au roi le drapeau français vainqueur de la bataille du Fort Carillon :

[...] 

Quand le pauvre soldat avec son vieux drapeau
Essaya de franchir les portes de Versailles,
Les lâches courtisans à cet hôte nouveau,
Qui parlait de nos gens, de gloire, de batailles,
D’enfants abandonnés, des nobles sentiments
Que notre cœur bénit et que le ciel protège,
Demandaient, en riant de ses tristes accents,
Ce qu’importaient au roi quelques arpents de neige!


Qu’importaient, en effet, à ce prince avili
Ces neiges où pleuraient, sur les plages lointaines,
Ces fidèles enfants qu’il vouait à l’oubli!…
La Dubarry régnait. De ses honteuses chaînes
Le vieux roi subissait l’ineffaçable affront;
Lui livrant les secrets de son âme indécise,
Il voyait, sans rougir, rejaillir sur son front
Les éclats de la boue où sa main l’avait prise.


[...]


Le monument a sans doute été élevé par des gens qui regrettaient encore vers 1880 l'abandon où la France avait laissé la Nouvelle-France et les Québécois, comme Rousseau ses enfants.

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