samedi 23 juillet 2011

La Grosse

Il n'y a pas que Botero qui pense peut-être (avec ses pinceaux ou ses ciseaux) que l'obésité est la réalité de notre époque, celle qui, comme le déluge, est en train de submerger l'humanité et la noiera aussi sûrement que celui-ci.
Il y a aussi Lucian Freud, le peintre anglais petit-fils de Sigmund, qui vient de mourir.
Mais comme son grand-père pour la psyché, c'est l'horreur de la chair obèse, la vérité (toujours horrible, la vérité!) de la chair avachie que le peintre met devant nos yeux.
L'obésité de
Botero est lisse, douce, belle, lumineuse: on a presque envie de la caresser, de la lécher, elle transforme les êtres et les choses en fruits.
Celle de
Freud ressemble à celle -obscène- que l'on voit parfois dans son miroir quand on a pris trop de poids et qu'on se hâte de cacher sous des vêtements ou sous n'importe quoi (le rideau de la douche?).
Et qu'on perd hélas si lentement au terme de mois et de mois d'entraînement.
Pouah!
Regardez l'obèse («Big Sue» de son nom) tenter de se fondre dans le canapé ci-dessus: il est moins laid qu'elle.
«Big Sue» est l'équivalent d'aujourd'hui des jolies modèles de Renoir.

C'est l'image de l'humanité que nous sommes (pas seulement dans notre chair, dans notre tête aussi, et dans nos monstrueuses et inutiles possessions).

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