samedi 28 mai 2011

La légende de Léda et du Cygne

Cette peinture corporelle (que j'ai encadrée) fait, selon moi, allusion au mythe de « Léda et le Cygne », dans lequel Zeus, qui a pris la forme d'un cygne, viole (oui, le dieu la viole !) Léda, la femme d'un roi de Sparte.
De cette étreinte naîtront la belle Hélène, cause de la Guerre de Troie, Clytemnestre, femme et assassin d'Agamemnon, et les deux jumeaux Dioscures, Castor et Pollux, qui s'aimeront tant que celui d'entre eux qui jouit de l'immortalité en sacrifiera la moitié pour la partager avec l'autre qui est un mortel.
J'ai deux poèmes sur ce mythe à vous présenter, l'un de William Butler Yeats, « Leda and the Swan », dont je vais vous soumettre la version originale anglaise accompagnée d'une traduction française que j'ai humblement faite.
L'autre est de Jean Lahor (pseudonyme de Henri Cazalis) et comme il est un peu (voire pas mal) mufle, je vous le présente à la suite de l'autre.
Voici le poème de Yeats :


Leda and the Swan

A sudden blow: the great wings beating still
Above the staggering girl, her thighs caressed
By the dark webs, her nape caught in his bill,
He holds her helpless breast upon his breast.
 

How can those terrified vague fingers push
The feathered glory from her loosening thighs?
And how can body, laid in that white rush,
But feel the strange heart beating where it lies?
 

A shudder in the loins engenders there
The broken wall, the burning roof and tower
And Agamemnon dead.


Being so caught up,
So mastered by the brute blood of the air,
Did she put on his knowledge with his power
Before the indifferent beak could let her drop?

Voici une traduction française:



Léda et le cygne

Bourrasque: de grandes ailes battent toujours
Sur Léda chancelante, ses cuisses caressées
Par les pieds palmés, le bec serrant la nuque,
Le cygne la tient, impuissante, sa poitrine contre 

[la sienne.

Comment ces doigts terrorisés, timides, pourraient-ils
Interdire aux plumes divines ses cuisses ouvertes ?
Comment ce corps livré aux assauts blancs
Pourrait-il ne pas sentir ce cœur qui bat contre le sien ?
 

Un frisson dans son sexe engendre là
Murailles abattues, palais et tours incendiés,
Agamemnon assassiné.


                                      Si brusquement prise, violée,

Par le sang brutal du dieu de l'air, a-t-elle pu
Deviner ce que savait l'oiseau, en recevant sa semence?
L'a-t-elle pu avant que le bec repu la laisse tomber?

Voici le poème de Lahor :



Léda et le Cygne

Au cygne frissonnant qui la vient embraser
Elle offre son beau corps robuste sans comprendre:
Des Immortels naîtront de ce muet baiser,
Et la forme d'Hélène en ce flanc va descendre.

Et par l'étrange éclat des soirs mystérieux
C'est ainsi que toujours la stupide Matière,
Et la femme ignorante ont procréé les Dieux,
 

Sans deviner d'où leur venait tant de lumière.

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