lundi 14 mars 2011

Darwin à Westminster

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Ce qui est le plus étonnant dans l'Abbaye de Westminster c'est cet aspect d'énorme colombarium sans le nom qu'elle revêt: les tombeaux, les tombes, les plaques commémoratives, les stèles, les cénotaphes s'y accumulent au point où l'on ne sait plus où poser les pieds sans marcher sur un mort.
Et je ne sais pas si la chose est due à la tolérance de l'Église d'Angleterre mais, parmi ces morts, il se trouve des personnes de toutes religions, voire des personnes qui se proclamaient elle-mêmes agnostiques ou incrédules.
Je pense notamment à Charles Darwin qui est inhumé là (voir la plaque qu'il y a sur sa tombe ci-dessous et, ci-dessus, l'emplacement de celle-ci à l'intérieur de l'église de l'abbaye).
Charles Darwin dont « L'origine des espèces » a rendu inutile l'existence de Dieu comme créateur de l'homme et de la vie sur la Terre et qui se disait lui-même, publiquement, agnostique, et, dans ses papiers intimes, incroyant.
En réalité, cette abbaye est une sorte de panthéon des grands hommes britanniques en même temps que la nécropole des rois, reines, princes d'Angleterre (jusqu'au 17e siècle) où l'on continue, par tradition, à célébrer des offices religieux.

Du temps que le Panthéon à Paris était redevenu une église à la Restauration, le roi Louis XVIII répondait à ceux qui voulaient qu'on en retire la dépouille sacrilège (selon eux) de Voltaire : «Il vaut mieux le laisser là car il doit souffrir d'entendre la messe célébrée chaque jour, c'est sa punition». 
Pas plus que Voltaire n'en souffrait, Darwin ne souffre sûrement pas d'entendre les célébrations religieuses autour de sa tombe car ces célébrations sont vaines, nous le savons vous et moi, et il le savait lui aussi, le grand homme.

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