dimanche 21 novembre 2010

Rue Saint-Vincent

Je n'ai pris cette photo que pour vous présenter cette chanson, «Rue Saint-Vincent».
(C'est une rue de Montmartre, comme vous allez l'apprendre si vous ne le savez déjà).
J'espérais vous présenter aussi l'interprétation de Cora Vaucaire, en plus de celle d'Yves Montand, mais impossible de la trouver sur la Toile.
Je la recherche avec patience pour vous la présenter.
En attendant, voici celle d'Yves Montand seule, et les tristes paroles de la chanson.
Remarquez la prononciation de l'interprète, elle ressemble à la prononciation québécoise du français.
Elle se conforme à la manière dont l'auteur de la chanson -Aristide Bruant- a transcrit la prononciation des paroles (la chanson a été écrite au début du 20e siècle) et à son propre accent peut-être.



Rue Saint Vincent

Elle avait sous sa toque de martre,
sur la butte Montmartre,
un p'tit air innocent.
On l'appelait rose, elle était belle,
a' sentait bon la fleur nouvelle,
rue Saint-Vincent.

Elle avait pas connu son père,
elle avait p'us d'mère,
et depuis 1900,
a' d'meurait chez sa vieille aïeule
Où qu'a' s'élevait comme ça, toute seule,
rue Saint-Vincent.

A' travaillait déjà pour vivre
et les soirs de givre,
dans l'froid noir et glaçant,
son p'tit fichu sur les épaules,
a' rentrait par la rue des Saules,
rue Saint-Vincent.

Elle voyait dans les nuit gelées,
la nappe étoilée,
et la lune en croissant
qui brillait, blanche et fatidique
sur la p'tite croix d'la basilique,
rue Saint-Vincent.

L'été, par les chauds crépuscules,
a rencontré Jules,
qu'était si caressant,
qu'a' restait la soirée entière,
avec lui près du vieux cimetière,
rue Saint-Vincent.

Et je p'tit Jules était d'la tierce
qui soutient la gerce,
aussi l'adolescent,
voyant qu'elle marchait pantre,
d'un coup d'surin lui troua l'ventre,
rue Saint-Vincent.

Quand ils l'ont couché sur la planche,
elle était toute blanche,
même qu'en l'ensevelissant,
les croque-morts disaient qu'la pauv' gosse
était crevé l'soir de sa noce,
rue Saint-Vincent.

Elle avait une belle toque de martre,
sur la butte Montmartre,
un p'tit air innocent.
On l'appelait rose, elle était belle,
a' sentait bon la fleur nouvelle,
rue Saint-Vincent.

2 commentaires:

Cochonfucius a dit…

Il avait, sous sa lourde mitre,
Non pas l’air d’un pitre,
Mais l’air de bon aloi :
Évêque il fut, sous la dentelle ;
Il n’aimait point la bagatelle,
Grand Saint Éloi.

Il se sépara de son père,
Il quitta sa mère,
Et, porté par sa foi,
Il s’en fut voir le roi de France
Pour s’occuper de ses finances,
Grand Saint Éloi.

Il fut maître en orfévrerie,
Mais sans ladrerie ;
Sans tricher sur le poids,
Il mesura l’or à son aune
Et put produire un double trône,
Grand Saint Éloi.

Il fonda quelques monastères,
Mais pas bien austères ;
Les maîtresses du roi
Y vinrent chanter des cantiques
Sous la lumière monastique,
Grand Saint Éloi.

Pour mieux honorer le dieu triple,
Il eut un disciple :
Un Barbare, je crois,
Que meurtrirent les Infidèles,
Que la Vierge prit auprès d’elle,
Grand Saint Éloi.

Il rencontra, près de sa forge,
Le guerrier Saint Georges ;
Il lui offrit des noix,
Avec un peu de vin d’Alsace
Qui fait du bien par où il passe,
Grand Saint Éloi.

Pour s’en aller au cimetière,
Il fut mis en bière
Dans du très humble bois ;
Dagobert vida quelques pintes,
Tout en chantant cette complainte,
Grand Saint Éloi.

Jack a dit…

Merci, Cochonfucius (https://paysdepoesie.wordpress.com/cochonfucius/) !

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