mercredi 15 septembre 2010

Variations sur les Tours jumelles

Crédit photo: Karine Valade (©)/L'Internaute

En faisant des recherches pour un de mes billets du 11 septembre, j'ai trouvé des photos des Tours jumelles du Word Trade Center prises en août 2001 par Karine Valade (et publiées dans L'Internaute), c'est-à-dire quelques jours seulement avant qu'elles ne s'écroulent sous l'assaut fanatique des terroristes islamiques.
Dans la première photo, les tours se dressent orgueilleusement comme si elles savaient qu'elles étaient le symbole de la civilisation occidentale fondée sur l'échange et sur la curiosité à l'égard de l'autre et de ce que l'autre crée.
Dans la seconde, où elles sont photographiées à travers les câbles du pont de Brooklyn, elles semblent s'effacer, comme les fanatiques qui les ont détruites voudraient que s'effacent ces valeurs qu'elles représentent.
Peut-être y a t-il quelque vérité dans ce que disait Lévi-Strauss à propos de l'Islam dans Tristes Tropiques:

Grande religion qui se fonde moins sur l’évidence d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au-dehors. En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de dialogue, l’intolérance [islamique] adopte une forme inconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables; car s’ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont pourtant (et c’est plus grave) incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une «néantisation» d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite. La fraternité islamique est la converse d’une exclusive contre les infidèles qui ne peut pas s’avouer, puisque, en se reconnaissant comme telle, elle équivaudrait à les reconnaître eux-mêmes comme existants.

Les pays musulmans sont en effet les seuls -s'ils n'ont pas été sous domination occidentale ou, en tous cas, étrangère- à ne pas vouloir qu'on édifie chez eux des lieux de culte d'autres religions, voire à donner accès aux fidèles d'autres religions (encore moins aux agnostiques et aux athées) à leur ville sacrée: « néantisation d'autrui », écrit Lévi-Strauss : réduction de son voisinage à ce qui est absolument identique ; absence d'intérêt à ce qui est différent (même à la représentation publique de la différence des sexes, par exemple).
Les Espagnols ont été longtemps comme eux, qui ont transformé toutes les mosquées andalouses (et des Espagnes) en églises ou en cathédrales (sans parler des synagogues) ; les Allemands d'Hitler ont cherché à faire disparaître les Juifs et, en général, tous ceux qui n'appartenaient pas à la grande race (selon eux).
Tout ce qui est ouverture semble aux yeux des islamistes devoir disparaître, comme le sexe même des femmes, et comme les femmes mêmes dont le sexe est ouverture.

Et insupportable: le sexe est le paradigme qui trahit tout!

P. S. Il manque cet ajout fait dans Facebook à ce billet sous forme de commentaire :

En édifiant les tours jumelles les Étasuniens -parangons des Occidentaux- avaient fait comme si le seul sexe qui compte aux yeux des Musulmans, et des croyants de toutes les religions, -le sexe masculin, représenté deux fois par celles-ci- leur appartenait.
Intolérable insulte !
Il fallait les abattre.
Et élever à leur place (tous les pays musulmans s'y mettent, et bientôt l'Arabie saoudite avec une tour d'un kilomètre), dans les pays d'Allah, des tours phalliques de plus en plus hautes car c'est à eux, les croyants d'Allah, que ce sexe et ses représentations appartiennent.
Aux autres les trous du sexe maudit qui doit être caché de toutes les façons avec n'importe quel voile !

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