lundi 20 septembre 2010

Utilité de l'humanité touristique

Selon l'auteur de ce livre (dont on peut lire un compte rendu ici), le tourisme a joué un rôle important dans ce qu'on pourrait appeler l'évaporation de l'idéologie fascisto-catholique et du franquisme en Espagne.
Pour pouvoir bénéficier de l'argent touristique, le dernier survivant des régimes fascistes du monde a dû abandonner tour à tour tous les éléments « moraux » de son idéologie concernant le vêtement, les mœurs sexuelles, la censure, etc.


Dès les années 1950, le tourisme devient l’une des principales sources de devises de l’Espagne. L’importance de l’enjeu oblige bientôt le régime à faire une entorse de taille à ses principes autarciques, en acceptant la libéralisation des taux de change demandée par les Européens et les Américains. Dans les années 1970, une nouvelle étape est franchie : pour répondre aux besoins des touristes qui affluent par charters, le pays développe son infrastructure hôtelière et ses transports.
La modernisation ne s’arrête pas au seuil de l’économie : « L’invasion étrangère coïncida avec un relâchement de la censure »[...]. Dans un pays où l’ordre moral restait très prégnant, les vacanciers charrièrent dans leurs bagages des modèles culturels et des comportements très différents. Les bikinis et robes légères des jeunes femmes bousculèrent le traditionalisme franquiste.


Même si l'humanité est, somme toute, une espèce nuisible (voir ici), peut-être l'humanité touristique, l'« homo turisticus », est-elle, quant à elle, quelquefois utile.
On peut donc entretenir quelque espoir pour Cuba (symptômes de craquements par les temps qui courent), la Chine, éventuellement les pays islamiques.
Voyageons donc pour semer (sans militantisme) la révolution sur notre passage, quitte à piétiner quelques éléments du patrimoine mondial et à semer ailleurs les fruits des comportements polluants que nous semons habituellement à la maison.

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