mardi 7 septembre 2010

Un sourire enfin après tant de temps

Cette œuvre d'Antonello de Messine date de 1470. Il s'intitule «Portrait d'un homme inconnu» et il est au Musée de Cefalù en Sicile.
J'ai appris hier (ici) que le sourire qu'on voit à cet homme inconnu du tableau est le premier sourire que l'on a pu voir dans un tableau ou dans une œuvre depuis la Grèce archaïque, vers 500 ou 600 avant Jésus-Christ, chez les kouroï grecs (voyez-en deux exemples ci-dessous): plus de deux mille ans sans représentation du sourire.
Ces deux millénaires ont sans doute été difficiles, pendant la dictature romaine notamment et, surtout, pendant la dictature chrétienne, à partir de la fin du 4e siècle.
(Je ne parle pas de la dictature de l'Islam, par exemple, qui dure encore).
Ce sourire est l'annonce des temps bénis de la liberté, de l'abandon des vains espoirs d'après la mort, et de la fin de la domination des religions (pour le moment en Occident seulement, hélas!, et, peut-être, dans certaines parties de l'Asie bouddhiste).
Voici les sourires des kouroï, représentants de la joie de vivre sur la Terre, nos frères et ceux de l'homme peint par Antonello de Messine.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

D'ailleurs, les sourires de la Grèce archaïque furent abandonnés et lui succéda le style sévère, interne à la grèce classique, pour cause de guerre (Médiques, puis du Péloponnèse), périodes de crises financières, de famine, et d'épidémies. [Le plus beau de ces sourires reste celui du Cavalier Payne Rampin, visage conservé au Musée du Louvre, (avis totalement subjectif et totalement assumé)]
petit complément relatif à la datation
la période archaïque se découpe en 2 parties: l'archaïsme orientalisant de 700 à 600 et la maturité de l'archaïsme de 600 à 480 (on l'arrête par commodité à la fin des guerres Médiques ayant eu pour conséquence la destruction de nombreuses oeuvres et leur enterrement par exemple dans la Fosse aux Perses pour l'Accropole d'Athènes).
Mais l'abscence de sourire dans l'antiquité romaine était plus dût à un canon de représentation, à un idéale qu'à une dépression de l'artisan pour cause d'impérialisme romain, comment prendre Auguste, guerrier, empereur, général, d'ascendance divine, au sérieux, si il a un sourire béat aux lèvres?

Jack a dit…

Merci de ces précisions.

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