dimanche 5 septembre 2010

Conseils d'un journaliste français à des amis d'outre-Atlantique pour que ceux-ci soient aussi méprisants que des Français

J'ai lu, il y a quelque temps dans Slate.fr, des conseils qu'un journaliste français -Quentin Girard- adresse à «nos amis d'outre-Atlantique», écrit-il, afin que ceux-ci puissent être «méprisant(s) comme [des] Français».
Sans doute, quand il parle d'«amis d'outre-Atlantique», ce journaliste pense-t-il plutôt à des Étasuniens qu'à des Québécois, car tout le monde sait que les Étasuniens ont la plus grande amitié pour les Français, une amitié qu'ils placent au-dessus de tout.
Mais comme -sans être de la race bénie des Français- je suis néanmoins d'outre-Atlantique, j'ai décidé de faire mon profit de ces conseils lors de mon prochain séjour en France,
Disons plutôt à Paris car Quentin Girard me semble plutôt parler des Parisiens quand il dit parler des Français. Il est sans doute Parisien lui-même car je sais que les Parisiens ont tendance à confondre «Parisien» et «Français», ce qui ne correspond pas à l'expérience que j'ai vécue lors de mon séjour de deux années en France.
Mais les choses ont peut-être changé depuis ce temps et peut-être les Français sont-ils tous devenus des Parisiens.
On verra.
Quoi qu'il en soit, voici les conseils de Quentin Girard «pour être méprisant comme nous», écrit-il:

* Surtout ne pas créer: si vous passez un an à Paris, surtout, ne vous lancez pas dans l’art ou un quelconque projet. Tout a déjà été écrit, fait, par d’autres et mieux que vous (et les critiques remonteront à la Bible et Homère si besoin). Donc si vous osez présenter vos œuvres, tout le monde se moquera de vous et de votre outrecuidance pour avoir osé affirmer qu’il y avait là création et donc nouveauté. Adoptez l’attitude inverse: allez dans des vernissages et moquez-vous.
* En règle générale, surtout ne pas trop s’enthousiasmer. Bannissez de votre vocabulaire les «Oh my God**» et les «Awesome**». Adoptez le «Ouais, pas mal». A la limite, vous pouvez éventuellement vous enthousiasmer pour une belle jeune fille, lui dédier des chansons et des poèmes. Mais pendant une semaine maximum. Avant la suivante.
* Surtout ne pas aller au Café de Flore et aux Deux-Magots, à moins que vous n’ayez plus du tout d’accent. C’est réservé aux Français pour se moquer des touristes américains qui pensent être dans un endroit cool alors que ça fait 50 ans que cela ne l’est plus.
* N’hésitez pas à critiquer les gens autour de vous et à propager des rumeurs, même si vous ne les connaissez pas. N’ayez pas de remords, les autres font la même chose contre vous, mais avec plus de talent.
* En général, critiquez tout. C’était mieux avant, ça sera mieux après, vous êtes né à la mauvaise époque, etc.
* Surtout ne pas tenir votre journal intime du mépris sur un quelconque cahier Hello Kitty. D’ailleurs, vous ne tenez pas un journal intime, vous écrivez le roman de votre temps (vous racontez votre vie, en résumé) à la terrasse d’un café, sur un Moleskine.
Ces quelques éléments historiques, culturels et ces conseils devraient vous permettre de tenir un an en ayant qu’une seule activité: regarder le monde autour de vous avec dédain et arrogance.

(L'article original est ici).

** C'est là qu'on saisit que Quentin Girard s'adresse surtout aux (croit-il) indéniables amis étasuniens des Français (Parisiens)
.

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