mardi 31 août 2010

Ironie

J'ai numérisé cette publicité parue hier dans le journal «La Presse».
Elle me semble pleine d'ironie.
Je ne sais pas si vous le savez mais je vais vous l'apprendre de toute façon: à l'origine l'université que l'on appelle aujourd'hui «l'Université de Montréal» était une succursale de l'Université Laval de Québec.
Cette université, après avoir fonctionné comme «Grand Séminaire» (l'équivalent d'une faculté de théologie) depuis le 17e siècle (1669), est devenue université de plein droit par charte royale (de la reine Victoria) en 1852.
L'
Université Laval, à l'instigation du tout-puissant Saint-Siège, avait fondé une succursale à Montréal en 1878 qui ne deviendra indépendante qu'en 1920 (en obtenant sa propre charte royale).
Et voilà que celle que l'on pourrait appeler la «vieille mère» vient faire concurrence à sa «fille» sur l'île de Montréal même.

Non seulement à sa «fille» mais à toutes les universités québécoises qui se sont précipitées sur Montréal depuis les dernières années: l'Université de Sherbrooke, différentes constituantes de l'Université du Québec qui viennent, en outre, faire concurrence à l'Université du Québec à Montréal, leur «sœur».
Et je ne parle que des universités francophones car il y a en plus, sur
l'Île, l'Université McGill (anglophone) et l'Université Concordia (bilingue anglais-français) qui participent à la curée (si je puis dire).
Cette publicité est très significative, en plus de constituer un clin d'œil ironique à l'histoire.

* On ne s'en vante plus maintenant mais pour pouvoir exister vraiment l'
Université Laval a dû aussi obtenir une charte pontificale (par la bulle «Inter Varias Sollicitudines» signée par le pape Pie IX, le 15 mai 1876). La charte pontificale de l'Université de Montréal date, quant à elle, du 30 octobre 1927 et lui a été octroyée par la bulle «Christiani Orbis».
Le Québec a très longtemps vécu sous une double monarchie, mais la monarchie la plus puissante a été la monarchie pontificale.

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