vendredi 9 juillet 2010

Fond d'or et fond de paysage selon Rilke

Dans ce petit livre, «Notes sur la Mélodie des choses» («Notizen zur Melodie der Dinge»), de Rainer Maria Rilke, cette suggestion que le poète nous fait d'observer une différence fondamentale entre la peinture italienne du Trecento et celle du Quattrocento :

Compare une fois une image du Trecento sur fond d'or avec une des nombreuses compositions plus tardives des maîtres anciens italiens, où les figures se rencontrent pour une Santa Conversazione* devant l'éclatant paysage dans l'air léger de l'Ombrie. Le fond d'or isole chaque figure, alors que le paysage luit derrière elles comme une âme qu'elles ont en commun, et d'où elles tirent leur sourire et leur amour.

Original allemand:

Vergleiche einmal ein Goldgrundbild aus dem Trecento mit einer von den zahlreichen späteren Kompositionen italienischer Frühmeister, wo die Gestalten zu einer Santa Conversazione* vor der leuchtenden Landschaft in der lichten Luft Umbriens sich zusammenfinden. Der Goldgrund isoliert eine jede, die Landschaft glänzt hinter ihnen wie eine gemeinsame Seele, aus der heraus sie ihr Lächeln und ihre Liebe holen.

Voyez cette « Annonciation », du Trecento, de Simone Martini, c'est la peinture qui comporte un fond d'or :

Et voyez ce « Baptême du Christ », du Quattrocento, de Piero della Francesca, le fond de paysage « ombrien » :


* Conversations qui portent sur le salut éternel et l'amour de Dieu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire