mercredi 16 juin 2010

Culture générale et valeur

Une citation du général de Gaulle que je prends dans ce compte rendu du Monde.fr intitulé «"De Gaulle-Pétain. Le destin, la blessure, la leçon", de Frédéric Salat-Baroux: deux destins français par les mots» (ici).

La véritable école de commandement est dans la culture générale. (...) Au fond des victoires d'Alexandre, il y a toujours Aristote.

Cette phrase est dirigée contre l'ex-maréchal Pétain et elle s'applique bien à ce partisan de la devise «Travail, Famille, Patrie».
Mais elle est dirigée aussi vers le
général de Gaulle dont elle exhibe la culture générale: Alexandre (lequel? demandera la plupart des gens); Aristote? et qui sait aujourd'hui quelle relation il y a eu entre les deux?
Le général de Gaulle sait qu'Alexandre le Grand a été l'élève d'Aristote (qui était lui aussi Macédonien) et il présume que c'est dans l'enseignement d'Aristote qu'Alexandre a appris à commander.
Ayant été professeur, je doute de cela mais je ne suis qu'un simple professeur.
Si le général de Gaulle a raison, cela pourrait expliquer pourquoi nous avons eu (et avons) si peu de dirigeants vraiment compétents au Québec (et pourquoi ils en ont eu si peu au Canada, parmi lesquels quelques-uns de mes compatriotes québécois).
(Et je ne parle pas surtout des militaires mais ils font partie accessoirement de ceux dont je parle).
Et cela pourrait expliquer aussi pourquoi le monde tout entier (à quelques exceptions près) compte si peu de dirigeants intelligents à l'heure actuelle: des rusés, oui! des opportunistes, oui! mais personne de vraiment intelligent.
Pour revenir au Québec (et au Canada) -paulo minora canamus*- je dirais que la culture générale est ce qu'on oubliait au plus vite une fois l'examen passé.
Et ce que les futurs politiciens (pas «hommes politiques», «politiciens») oubliaient encore plus rapidement que les autres.
Il n'y avait plus de place dans leur tête que pour de bas petits calculs électoraux et autres.

(J'en connais, et qui sont même devenus juges une fois terminée leur carrière politique).
Deux exemples éclatants parmi ces politiciens: Jean Chrétien et Brian Mulroney.
Mais on pourrait nommer à peu près tous les premiers ministres du Canada et du Québec (je vois deux exceptions).

* L'inverse du «paulo majora canamus» de Virgile.

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