jeudi 13 mai 2010

Paupérisme

Photographies Willy Ronis
© Ministère (français) de la Culture et de la Communication

Voici une photo de Venise du «photographe humaniste*», Willy Ronis, décédé récemment (en 2009).
Elle date de 1959.
Elle fait partie d'un diaporama présenté sur Libération.fr (ici).
Elle donne une impression de pauvreté et de précarité, ne fût-ce qu'à cause de la fragilité apparente de la structure sur laquelle s'aventure la petite fille.
C'est aussi à cause du fait qu'elle est en noir et blanc et qu'ainsi elle efface tout ce qui fait la beauté -et la richesse- de Venise, les couleurs, éclatantes.
Ces couleurs qui transforment en palais même la plus pauvre masure.
Voyez cette photo -de Venise également- qui n'est pas d'un «photographe humaniste» et qui n'est sans doute pas d'un art aussi accompli que celui de
Ronis:

Je pense que par «humaniste» on entend «paupériste» et je n'aime pas qu'on galvaude ainsi un terme pour camoufler d'une couche épaisse d'interprétation une photo en noir et blanc qui est davantage que cette interprétation.
«Humaniste» ici range le photographe parmi les «compagnons de route» de la crapule stalinienne.
Peut-être l'était-il. Mais ce n'est pas ce qui rend sa photographie intéressante.
Au contraire.

* L'article de Wikipédia définit ainsi ce courant photographique: «La photographie humaniste est un courant photographique international qui réunit des photographes ayant en commun un intérêt pour l’être humain dans sa vie quotidienne».
Tous les humains vivent-ils une vie quotidienne pauvre?

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