mardi 6 avril 2010

La petite sirène et le squelette

Crédit photo: L. Nielsen/Office de tourisme du Danemark

Crédit photo: B. RUBAEK/AFP

La première photo est une photo touristique. La «Petite Sirène» de Hans Christian Andersen, qui embellit, sur son rocher, le port de Copenhague, semble entourée d'eau claire et d'un paysage bucolique.
La deuxième photo représente ce même lieu. La «Petite Sirène» est absente pour cause de voyage: on l'a envoyée à Shanghai pour embellir le pavillon du Danemark à l'exposition universelle qui s'y tient cette année.
Là où elle se tient d'habitude, on a installé un squelette de sirène et on a agrandi la photo pour représenter le paysage réel qui entoure habituellement la statue et que celle-ci semble faire disparaître lorsqu'elle est présente.
C'est comme si le squelette qui la remplace faisait apparaître la réalité: voyez toute cette pollution d'un port derrière le rocher où trône à présent le squelette, et cette brume qui l'entoure et assombrit la lumière du jour.
C'est la réalité.
C'est ainsi que l'on prend conscience que la «
Petite Sirène» n'appartient pas à la réalité, pas plus que la pureté de l'air qui l'environne: elle est un personnage de conte et la photo de sa statue (traitée par l'Office du tourisme danois) est, elle aussi, une fiction.
La réalité c'est le triomphant squelette, et la pollution, celle-ci étant probablement cause de celui-là.

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