mercredi 28 avril 2010

Inévitable rupture

Sur cette carte sont représentées les deux parties de la Belgique, la Wallonie en jaune, francophone et wallonne, et la Flandre en bleu, néerlandophone et flamande (il y a, près de l'Allemagne, une partie germanophone dont je ne parlerai pas, et presque à la frontière entre Flandre et Wallonie, Bruxelles qu'on ne peut actuellement qu'assimiler -le terme convient, croyez-moi- à la Wallonie: c'est le point orange sur la carte).
Une crise très grave a cours actuellement entre la Flandre et la Wallonie : il y a presque une majorité de Flamands qui voudraient que leur partie devienne indépendante.
Les Flamands, depuis les origines de la Belgique, et jusqu'à tout récemment, ont joué les seconds violons et leur nationalité a subi un fort taux d'assimilation au profit des Francophones.
C'est un peu l'histoire des Francophones au Canada.
Avec une seule partie qui résiste encore à l'assimilation, le Québec.
Il reste peu de points communs entre les deux nationalités ici comme là-bas.
Voici ce que disait un professeur flamand de l'Université de Louvain -Rik Torfs- cité dans un article de Slate.fr intitulé « La Belgique est morte: et si la Flandre était indépendante? » :

Si le soi-disant désaccord cache l'indifférence, la rupture est inévitable à long terme. [...] Des deux côtés de la frontière linguistique [...] nous ne partageons ni les mêmes vedettes, ni les mêmes livres, ni les mêmes journaux, ni les mêmes programmes télé. Ni même, par la force des choses, les mêmes sujets politiques capables de mobiliser ou d'intéresser la population.

Cette citation me semble décrire parfaitement les relations existant entre le Québec et le Canada: Québécois et Canadiens ne partagent « ni les mêmes vedettes, ni les mêmes livres, ni les mêmes journaux, ni les mêmes programmes télé ».
J'ajouterais: ni la même histoire nationale, ni les mêmes héros, ni le même système d'enseignement, ni les mêmes lois civiles, ni la même idéologie, ni la même littérature, ni le même cinéma, ni la même peinture, sculpture, ou art en général, ni la même culture ni la même langue, bref rien.
J'espère que cela rend la rupture entre le Québec et la Canada non moins inévitable que la rupture entre la Flandre et la Wallonie.

2 commentaires:

Orage sur Océan a dit…

Je suis wallonne de naissance. Une Wallonne améliorée puisque je suis devenue québécoise (:-) ). Et je dis comme toi, que la Flandre est le Québec de la Belgique. Quand la Wallonie dominait par ses mines de charbon et le nombre de ses citoyens, la Flandre était ignorée. Apprendre le flamand ne figurait pas au programme idéologique. Et pourtant, cela aurait été le geste premier du respect de l'autre. Je crois que le divorce est à envisager, aussi regrettable qu'il soit, aussi catastrophique qu'il peut l'être. Ce déchirement constant empêche l'une et l'autre partie du pays de s'épanouir. J'écris cela, moi qui suis contre toutes les frontières!

Jack a dit…

Les alliances inégales ne fonctionnent jamais, ou alors aux dépens des plus faibles.
Cela aussi bien au niveau des couples humains qu'au niveau des peuples.
Là où il y a mépris et absence de respect, il y a impossibilité de vivre ensemble.

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