lundi 5 avril 2010

Apparition

Je sais que vous allez me juger irrévérencieux.
Ou même vulgaire.
Mais c'est ainsi.
On ne se refait pas.
«Christ est ressuscité» a proclamé hier le patriarche orthodoxe de Jérusalem en brandissant la torche de feu allumée au «Saint-Sépulcre».
«Christ est ressuscité» a proclamé hier le pape à Rome, Place Saint-Pierre, sous la pluie.
Oui, «Christ est tant ressuscité» qu'il est apparu dans un endroit insolite où quelqu'un l'a photographié.
Il s'agit d'un derrière canin.
Ce n'est pas moi qui ai pris la photographie car j'observe rarement les derrières canins, surtout pour y apercevoir des choses saintes ou divines.
Vous avez remarqué que ces apparitions n'ont jamais lieu parmi les ors et les pourpres des palais patriarchaux ou pontificaux ou royaux ou impériaux ou épiscopaux.
C'est que nul ne les cherche en ces lieux.
Alors que les pauvres croyants les cherchent partout.
Et les trouvent.
(Une autre preuve que les choses ne sont pas: c'est le regard qui les crée).
La même leçon se dégage de ces vers médiévaux que vous ne connaissez peut-être pas (le Moyen Âge ne reculait pas devant le mot exact):

Qui du cul d'un chien s'amourose
Il dit qu'il sent la rose.

J'aime bien le verbe «s'amouroser» qui est disparu de l'usage hélas: «s'amouroser»: «devenir amoureux».
Quant à l'objet d'amour, on s'interroge (presque) toujours sur celui des autres.
C'est ainsi que l'on s'aperçoit que les autres ne voient pas ce que nous voyons et vice-versa.
Que chacun crée ce qu'il voit.

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