jeudi 25 mars 2010

Encore une question de langue

Crédit photo: PC

On m'a menacé d'accusations de discrimination à l'égard des animaux si je ne vous présentais pas une photo de ce jaguar.
C'est qu'on a jugé que sa langue l'emporte en longueur sur celle de Leo Messi, que je vous ai présenté il y a quelques jours (ici), et que je devais donc au jaguar ce que j'avais donné au joueur du FC Barcelone.
Tous les animaux sont beaux, ai-je jugé.
Voici donc le jaguar de talent.
Je ne suis pas sûr que celui-ci -pensionnaire du jardin zoologique de Schönbrun en Autriche- l'emporterait sur tous les jaguars en ce qui concerne la longueur de sa langue, mais les jaguars sont moins prisés par les photographes sportifs que les joueurs humains et je ne dispose pas de photographies d'autres jaguars pour dresser un podium.
Je vous présente donc celui-ci, cédant volontiers aux menaces.

P.S. Je reviens car je me suis souvenu d'un poème de Leconte de Lisle qui parlait d'un jaguar,«le rêve du jaguar», que j'ai retrouvé sur la Toile.
Je vous le présente en supplément à la photo. Remarquez que le poème fait mention de la langue du jaguar, autre bonne raison de vous le présenter.

Le rêve du jaguar

Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,

Dans l'air lourd, immobile et saturé de mouches,
Pendent, et, s'enroulant en bas parmi les souches,
Bercent le perroquet splendide et querelleur,
L'araignée au dos jaune et les singes farouches.
C'est là que le tueur de boeufs et de chevaux,
Le long des vieux troncs morts à l'écorce moussue,
Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.
Il va, frottant ses reins musculeux qu'il bossue ;
Et, du mufle béant par la soif alourdi,
Un souffle rauque et bref, d'une brusque secousse,
Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,
Dont la fuite étincelle à travers l'herbe rousse.
En un creux du bois sombre interdit au soleil
Il s'affaisse, allongé sur quelque roche plate ;
D'un large coup de langue il se lustre la patte ;
Il cligne ses yeux d'or hébétés de sommeil ;
Et, dans l'illusion de ses forces inertes,
Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs,
Il rêve qu'au milieu des plantations vertes,
Il enfonce d'un bond ses ongles ruisselants
Dans la chair des taureaux effarés et beuglants.

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