jeudi 14 janvier 2010

Le vil Rousseau


Le tombeau que mérite Jean-Jacques Rousseau.

Dans la querelle qu'il fait à Voltaire à propos du poème sur le désastre de Lisbonne, Jean-Jacques Rousseau montre bien qu'il ne faut pas nécessairement être intelligent pour être écrivain et même pour être grand écrivain (celui-ci devant son importance à l'ouverture de nouvelles voies à la littérature qu'il effectue, très souvent à son insu).
Et que, parfois, même un grand écrivain est tout simplement stupide.
Voyez-le ici tenter de rendre les humains responsables des maux que leur a causés un tremblement de terre, lui qui se prétendait l'âme sensible. Voyez quelle sensibilité il pouvait avoir.
On se félicite qu'il ait abandonné ses enfants, sait-on ce qu'il leur aurait fait.
Lisez :

[...] quant aux maux physiques, ils sont inévitables dans tout système dont l’homme fait partie ; la plupart de nos maux physiques sont encore notre ouvrage. Sans quitter votre sujet de Lisbonne [pensez à Port-au-Prince], convenez, par exemple, que la nature n’avait point rassemblé là vingt mille maisons de six à sept étages, et que si les habitants de cette grande ville eussent été dispersés plus également, et plus légèrement logés, le dégât eût été beaucoup moindre, et peut-être nul. Combien de malheureux ont péri dans ce désastre, pour vouloir prendre l’un ses habits, l’autre ses papiers, l’autre son argent ?
Quel petit esprit, n'est-ce pas ?
Je propose qu'on sorte le cadavre de cet imbécile du Panthéon et qu'on le jette aux égouts.
C'est, de toute façon, le sanguinaire et inflexible Robespierre -qui se réclamait très significativement de 
Rousseau- qui a patronné la translation de ce cadavre au Panthéon.
Les ennemis du genre humain savent reconnaître leurs semblables.
Le Gavroche des Misérables sait bien à qui attribuer les mauvais côtés de sa condition. Lisez bien:

On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...
Voyez dans ce tableau,
«La Liberté conduisant le peuple» de Delacroix,
à la gauche de la Liberté, le jeune garçon
qui a servi de modèle au
Gavroche de Victor Hugo.

10 commentaires:

atalante a dit…

Vous êtes si coupant parfois...

Jack a dit…

À quoi bon un blogue si c'est pour ne pas dire ses opinions?

atalante a dit…

Ne soyez pas si susceptible, Jacques le contraire..., voyons, je n'ai pas dit le contraire.. Mais j'aime les nuances.. De toute évidence, vous avez été blessé par les religions, personnellement. Et je peux comprendre cela. Mais comme intellectuel...

Jack a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jack a dit…

Pas du tout. Les religions ne m'ont rien fait personnellement.
Bien au contraire: elles ont tenté de me transformer en profiteur de leur système, de me recruter.
(Peut-être parce qu'elles pensaient que je leur serais utile pour rendre plus efficace leur système d'exploitation des crédules).
Je crois que j'aurais pu arriver assez haut dans la hiérarchie car je suis assez cynique pour cela.
Non si je cherche à abattre toutes les croyances (et cela implique les idéologies politiques organisées, comme le communisme par exemple et les patriotismes d'état) c'est que je constate que ces organisations exploitent au profit de leur hiérarchie et de leur nomenklatura la crédulité et le besoin de consolations des plus démunis.
Ces organisations agissent comme des prédateurs financiers, des prédateurs sexuels, parfois comme des proxénètes, au mépris du propre message qu'elles prétendent transmettre et qu'elles ont parfois créé de toute pièce ou modifié dans le sens de leur intérêt.
Je combats les profiteurs. Et les religions, les partis politiques, les états, sont les pires profiteurs.

Jack a dit…

Outre cela, dans ce billet je parle contre Rousseau qui, comme Voltaire, a été excommunié par l'Église catholique (Rousseau s'en foutait, il était calviniste), et dont les écrits ont été mis à l'index et n'en ont jamais été retirés.
J'ai déjà parlé contre l'Index et des moyens que j'ai pris pour le contourner quand j'avais 15 ans: merveilleux souvenirs!

Jack a dit…

Je rêve que chaque religion, chaque idéologie accouche d'un Gorbatchev qui, en atteignant leur sommet, les fasse imploser.
Ah! qu'un pape nous débarrasse de l'Église catholique comme Gorbatchev nous a débarrassé de l'Union soviétique: quel grand bienfaiteur de l'humanité ce serait!

atalante a dit…

Je suis d,accord avec les religions, les idéaologies, qui exploite la misère humaine. Ce côté du religieux, même du spirituel et du new age me révolte aussi. Me fait mal même.
Je vous avais juste trouvé un peu dur envers rousseau. C'est un grand penseur quand même qu'on soit d,accord avec lui ou pas

Jack a dit…

Rousseau me semble représentatif de ce qu'on pourrait appeler «l'insensibilité des sensibles».
Il était toujours occupé à pleurer sur ses malheurs et à se plaindre des persécutions qui s'exerçaient (selon lui) sur sa personne, et incapable d'empathie pour autrui.
J'aime bien exercer mes dents sur lui tout en sachant le rôle important qu'il a joué dans l'évolution littéraire et philosophique de l'Occident.
Les écrivains sont rarement sympathiques et les grands écrivains encore moins.

atalante a dit…

Je vu cela..lol
Mais pour moi, ce qui demeure, c'est l'oeuvre intellectuelle.
à moins d'être des criminels..
La vie privée..boff
Même Proust ne devait pas être très supportable..ni très sympathique.
Ni Balzac, Proust.Hugo.
J'aime les biographies, par contre.
pour éclairer l'oeuvre.
Mais une anecdote pour une anecdote..ou du bitchage. Cela peut être un brin divertissant, au début. Mais je m'en lasse vite.

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