mercredi 16 décembre 2009

Le crime et la fortune

Ce derrière décoloré, usé à force d'avoir été touché (certains pensent que lui toucher et, en particulier, lui tâter les couilles -remarquez leur couleur différente-, porte chance, attire la fortune), c'est celui du Taureau de Wall Street.
Voici sa face:

Sa présence dans le voisinage de Wall Street n'est pas officielle, c'est-à-dire qu'il a été placé là en contravention des lois et règlements de la ville de New York, -illégalement donc- de la propre initiative de son auteur, le sculpteur Arturo di Modica.
Il y reste par ce qu'on pourrait appeler une « tolérance », puisqu'il est devenu une attraction touristique.
Il constitue ainsi, selon moi, un parfait symbole de Wall Street et du capitalisme états-unien (maintenant mondial), avec ses fortunes fondées sur la rapine, le vol, les trafics, les meurtres et autres délits, et qui, à force de bonnes œuvres, de mécénats (je pense à la fortune des Rockefeller, par exemple, mais toutes les fortunes ont été accumulées de la même manière que celle-ci), ont acquis de la respectabilité.
Ont fait oublier leur origine criminelle.
Peut-être toutes les réussites humaines, de n'importe quelle époque et de n'importe quel pays ou continent, ont-elles été atteintes de la même façon, par les voies du crime et de l'exploitation des faiblesses et des naïvetés des autres humains et des sociétés humaines.
Bien peu de gloires, bien peu de fortunes, bien peu de couronnes et de pontificats ont été acquis par la vertu.
De telle sorte que ce Taureau de Wall Street
pourrait aussi être le symbole de l'action humaine quand elle réussit.

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