lundi 9 novembre 2009

Apollinaire, grippe, mort, «Le Pont Mirabeau»

C'est aujourd'hui, en 1918, que Guillaume Apollinaire est mort de la grippe espagnole.
Voyez ci-dessus sa pierre tombale au Père-Lachaise à Paris.
Étrange que nous vivions maintenant une épidémie de grippe (cette fois appelée A(H1N1), selon les coutumes de notre époque) équivalente à celle de la grippe espagnole.
Je n'ai pas encore cité le poème «Le Pont Mirabeau» dans ce blogue que j'ai pourtant souvent utilisé dans les cours que j'ai donnés soit sur Apollinaire lui-même (ou sur l'un ou l'autre de ses recueils, Alcools, Calligrammes), soit dans les cours d'«Analyse textuelle».
Je vais vous en présenter le texte mais précédé de deux interprétations musicales, l'une de Léo Ferré, l'autre de Serge Reggiani:
Voici celle de Ferré:



Voici celle de Reggiani:



Voici le texte du poème:

Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Et voici une possible traduction anglaise du poème par Richard Wilbur (page en anglais au bout de ce lien):

The Mirabeau Bridge

Under the Mirabeau bridge flows the Seine

And our loves

Must I remember them

Joy always followed after pain

Let the night fall and the hours ring

The days go away, I remain

Hand in hand let us stay face to face

while underneath 

the bridge of our arms passes

the so-slow wave of eternal looks


Let the night fall and the hours ring

The days go away, I remain

Love goes away like this flowing water

Love goes away
How slow life is

How violent hope is

Let the night fall and the hours ring

The days go away, I remain

The days pass and the weeks pass

Neither past time 

Nor past loves return

Under the Mirabeau bridge flows the Seine

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