vendredi 23 octobre 2009

L'Attila de la traduction

Ce sociologue Laberge, qui se croit traducteur.
N'est-ce pas la répétition de cette histoire du peintre grec de l'Antiquité, Apelle, qui avait accepté avec reconnaissance les conseils d'un cordonnier à propos du dessin des chaussures d'un personnage d'un de ses tableaux?
Quand le cordonnier s'est mis en tête de lui donner des conseils sur le nez du personnage, Apelle lui a dit: «Cordonnier, ne juge pas plus haut que les chaussures».
Sutor, ne supra crepidam», selon Pline l'ancien).

On aurait dû dire la même chose à ce sociologue qui se mêle de traduction et de langue: «Amateur, tu en as déjà plein les bras avec ta profession, laisse cette tâche aux spécialistes».
Manifestement il ne connaît rien au québécois, à la traduction et aux langues.
Contrairement à Hergé qui, s'il ne connaissait pas le québécois ou la traduction, connaissait, lui, la langue.
Notre traducteur amateur ne sait même pas qu'un journaliste, Tintin, ne parle pas de la même façon qu'un vieux loup de mer ou qu'un chien ou qu'une cantatrice ou qu'un Arabe et ceux-ci pas de la même façon que ceux-là, même au Québec.
Et différemment selon leurs interlocuteurs.
Il ne connaît pas l'existence des niveaux (ou registres) de langue, qui existent même au Québec.
Décidément les sociologues (je pense particulièrement à des sociologues qui ont détruit (avec le Rapport Parent) le système d'éducation du Québec sous prétexte de le réformer et de le démocratiser, dans les années soixante, et qui l'ont simplement structuré sur le sot et inane modèle étatsunien, -je pense à Guy Rocher notamment, -qui nous tartine encore de ses interventions mal à propos-, et à bien d'autres encore*), les sociologues donc, qui s'intéressent trop à ce qui ne les concerne pas et pas assez à ce qui les concerne, ont nui, nuisent et nuiront horriblement au Québec.
Si l'on ajoute à cela les dommages que les Laberge font subir à la littérature, le sociologue Laberge est, selon moi, une sorte d'Attila, puisqu'il réunit en sa petite personne ignorante les ferments de ce qui détruit la langue et les ferments de ce qui détruit la littérature**.

* Et je ne dis rien de ceux qui pontifient sur les religions et sur la littérature.
** Et je ne prends pas en compte la mutilation que cette «traduction» (plutôt et véridiquement «trahison» ici) opère sur le français québécois, qui est bien un français et bien plus vaste que le joual auquel le réduit le sociologue Laberge.

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