Métissage d'art(s)

Je suis allé à l'«Exposition Claude Dufour» au Centre des arts et de la culture de l'arrondissement Chicoutimi hier (près de l'Hôtel de ville de Saguenay), exposition qui se termine demain.
Elle s'intitule «Dérive dans la matière».
Il m'a semblé que la très intéressante démarche artistique de Claude Dufour (du moins dans cette exposition) était orientée vers ce que j'ai appelé «métissage d'art(s)» dans le titre de cette note, c'est-à-dire dans l'intégration de la peinture et de la sculpture.
Ce que signifie peut-être le titre de l'exposition.
Le support de la peinture en effet n'est pas plat, il ondule et fait des vagues (il est donc tridimensionnel) et du creux de ces vagues (verticales, c'est la raison pour laquelle il vaudrait peut-être mieux parler comme je l'ai fait d'«ondulations») surgissent des figures et des miniatures de personnes en métal, des sculptures.
Quand la surface du tableau est plate, le peintre y fait des incrustations métalliques qui créent un dimension supplémentaire dans la surface.
(Je dis «métalliques» ou «en métal» mais impossible de toucher les œuvres (comme toujours): on peut donc penser que ce sont peut-être des éléments surélevés qui ont l'apparence de métal à cause de la peinture qui les recouvre).
Je crois que ces œuvres indiquent que Claude Dufour a trouvé le moyen de satisfaire ce que j'appellerais deux des postulations* de son œuvre: la postulation vers la sculpture et la postulation vers la peinture.
Et cette synthèse, cette intégration des deux arts me semble très réussie. Voyez:


* Claude Dufour a aussi un postulation vers la poésie, présente à l'exposition dans des feuillets affichés près de certaines œuvres, mais cette postulation ne participe pas (encore) à la synthèse à laquelle participent les deux autres. Je dis «encore» car il y aurait peut-être moyen d'intégrer aussi la poésie dans les œuvres (dans des formes brèves): à l'artiste de trouver ce moyen s'il le juge bon.