mercredi 5 août 2009

Monothéisme et Polythéisme

En ce qui concerne les opinions je suis iconoclaste, je n'aime pas les opinions toutes faites ou irréfléchies et je cherche à les détruire.
Mais en ce qui concerne les images, je suis iconophile (ami des images, des statues, des représentations) et je considère les religions qui les interdisent comme des ennemies de la civilisation et de l'art (sinon de l'humanité).
Je sais cependant à quoi servent les images : faire exister ce qui n'existe pas et particulièrement les divinités et les êtres, également de fiction, qui leur sont associés.
Afin d'implanter ces entreprises de tromperie et d'exploitation que l'on appelle les religions ou les sectes.
Mais cela dit, j'aime particulièrement le peuple de divinités que constituent les statues et images peintes des églises catholiques*.
Je crois que ces statues et ces images recréent le polythéisme que le christianisme officiel affirme (encore) avoir aboli au profit du monothéisme.
S'il faut qu'il y ait des dieux alors je les préfère nombreux afin qu'on puisse les dresser les uns contre les autres et bénéficier de l'espace de liberté que pourrait donner leur rivalité.
Et afin que la puissance de chacun soit limitée et dévouée à un objet en particulier: un arbre, une fleur, un ruisseau, une rivière, un sentiment, une activité, etc.
C'est ce que sont les saints dans le christianisme iconophile (ce qui exclut le détestable protestantisme), les saints c'est-à-dire les nouveaux visages et les héritiers des mille et un dieux du polythéisme antique.
Je vous ai présenté le maître autel de Saint-Roch-des-Aulnaies avec ses statues, je vous le montre encore:

J'y compte au moins dix divinités (ou saints et anges si vous le préférez) sur trois étages.
Je pourrais vous montrer à quel point je suis érudit en vous les nommant tous mais ce serait trop fastidieux. Cliquez la photo si vous voulez les voir de près et voulez essayer de deviner qui ils sont (les anges n'ont pas de nom).
Ce qui m'a particulièrement plu à
Saint-Roch-des-Aulnaies, ce sont les tableaux de François Baillargé.
Ce Baillargé appartient à une famille d'artistes et d'artisans québécois qui, sur quatre ou cinq générations depuis le début du 18e siècle, ont soit conçu comme architecte, soit décoré comme peintres ou sculpteurs, à peu près tout ce que la Nouvelle-France et le Québec, seul héritier de la Nouvelle-France, ensuite comptait d'églises.
Voici les trois tableaux de François Baillargé que j'ai photographiés à
Saint-Roch, surtout, je dois l'avouer, pour leurs beaux cadres typiquement début 19e siècle:


Le premier illustre la légende de saint Roch, le deuxième présente l'apparition du Sacré-Cœur (il y en a une autre représentation sur le maître autel) et le troisième la Présentation de Jésus au Temple.
le Grand-Prêtre auquel l'enfant est présenté est un peu comique car le peintre lui a peint une mitre d'évêque catholique comme couvre-chef mais, pour montrer que ce Grand-Prêtre n'était pas un évêque catholique, la mitre est comme tournée sur le côté. Voyez (cliquez la photo s'il le faut).

En réalité le clergé catholique (voire chrétien) est l'héritier direct du clergé du temple de Jérusalem, et Jésus les fouetterait autant qu'il avait fouetté ceux que les évangiles appelle « les marchands du temple » mais qui étaient en réalité des prêtres s'occupant de vendre les agneaux du sacrifice contre argent sonnant et trébuchant.
Le clergé catholique fait la même chose en faisant la quête lors du sacrifice de la messe, la messe où ils sacrifient « l'agneau de Dieu ».
Mais pour revenir aux images, observez-en bien les cadres.

* J'avais oublié les vitraux, merveilles d'images lumineuses.

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