dimanche 5 juillet 2009

De la fiction pour détruire la croyance et révéler la vie réelle

Sous chaque toile de Magritte il y a toujours
écrit, selon moi, d'une écriture invisible:
« Ceci est une toile, ceci n'est pas la réalité ».

Il y a plusieurs toiles de René Magritte comportant croissant de lune, nuage, pierre, comme ci-dessus (je ne sais pas le titre de ces toiles que j'ai trouvées par hasard sur Internet -mais je ne le cherche pas car pour le moment il ne m'importe guère).
Ces éléments doivent jouer un rôle important dans sa vie psychique particulière mais je ne connais pas suffisamment ce peintre pour savoir quel est ce rôle.
Par ailleurs, je n'éprouve pas suffisamment de sentiment pour l'œuvre de Magritte pour éprouver le besoin de m'atteler à la connaître et pouvoir énoncer des hypothèses pertinentes sur le sens ou le rôle de ces éléments.

Ce qui m'intéresse c'est la présence de la pierre à la place ou parmi les nuages: la pierre présentée comme un nuage.
Cela évidemment ne correspond pas à une expérience réaliste.
Mais l'un des objectifs de Magritte était effectivement de présenter la peinture comme elle était: de la peinture et non une reproduction du réel.
Il l'a fait aussi dans sa toile représentant une pipe où il avait inscrit sous celle-ci: « Ceci n'est pas une pipe » que je vous ai déjà présentée (ici).

Il fallait briser cette croyance car cet art, comme tous les autres depuis les débuts de l'art, avait servi jusqu'à la fin du 19e siècle à faire croire qu'existaient des choses fictives (les dieux par exemple, -aussi bien les dieux païens que les dieux chrétiens) et que des êtres humains (ceux qui exerçaient le pouvoir mais aussi ceux qui avaient de l'argent ou du talent) étaient plus qu'humains, étaient des dieux, impossibles à détrôner ou à ruiner ou à égaler.
Il fallait mettre fin à l'art comme apothéose, comme divinisation (ces deux mots d'origine respectivement grecque et latine signifient exactement la même chose).
Magritte se montrait ainsi véritablement surréaliste et adhérait au « Manifeste du Surréalisme » dont la première phrase (écrite par André Breton*) énonçait ce programme de destruction de la croyance, pour révéler la vie réelle, même si cette vie réelle était la vie réelle d'œuvres fictives, la vie réelle des fictions qui est, justement, d'être, en réalité, une vie de fiction. Voici cette première phrase :


Tant va la croyance à la vie, à ce que la vie a de plus précaire, la vie réelle s’entend, qu’à la fin cette croyance se perd.


* Hélas celui-ci s'est laissé parfois transformer en dieu (voir le masque doré ci-dessous, le représentant) et s'est lui-même transformé en pape ou chef d'Église ou chef de secte, distribuant excommunications, exclusions et menaces de bûcher. L'histoire toujours recommencée des papes, des chefs d'église, des chefs de sectes trahissant sempiternellement le message au nom duquel leur église ou leur secte a été fondée.
 
N'est-ce pas que René Iché, l'auteur de ce masque,
transforme
André Breton en « pontifex maximus »,
en français « 
souverain pontife », 

le titre que les papes
ont dérobé aux empereurs de Rome ?


1 commentaire:

Atelier André Breton a dit…

Bonjour, pour plus d'infos sur les masques qu'Iché et qu'Hamann ont faits de Breton et d'Eluard, vous pouvez vous rendre sur le site André Breton, http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100286410

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