vendredi 15 mai 2009

La Splendeur du Réel opposée à la falsification multimillénaire de l'art

à Montréal, où avait lieu l'exposition Claude Tousignant
jusqu'au 26 avril. D'autres œuvres de l'artiste
à cette adresse (clic pour y être).

Le type -Jean-Louis Harouel- est un professeur d'histoire du droit à l'université
Panthéon-Assas et il fait gaspiller du papier en écrivant sur l'art, auquel manifestement il ne comprend rien: l'art moderne pour lui est l'art du néant.
Parce qu'on n'y représente rien, sans doute, qu'on n'y montre aucune figure, ni humaine, ni animale, ni végétale, dans quelque position avantageuse.

Un de ses amis qui a des entrées au Figaro (un ami de sa famille y occupe peut-être un poste important) y fait publier un compte rendu de son opuscule (publié sans doute à compte d'auteur ou chez un éditeur qui lui doit quelque chose ou à qui il rendra éventuellement service).
Voilà l'histoire.
Parmi les causes de l'art moderne, -de l'art abstrait et de l'art non figuratif ou de l'art dont les figures sont délibérément escamotées, si je puis dire- il y a cette révolte des artistes de voir leurs recherches -dédiées à la révélation de la vérité et la dénonciation du mensonge par les moyens de l'art- constamment détournées vers la propagande religieuse (faire croire en l'existence de fictions: le Christ en Grec, la Sainte Famille ou la Sainte Grande Famille, etc.) ou politique (la bonté du Roi ou du Président de la République ou de l'Empereur et l'intelligence de leurs serviteurs nobles, leur dévouement et celui de leurs ministres au bien et au salut de tous, etc.).
Depuis toujours -jusqu'au début du 20e siècle, jusqu'à l'art abstrait et à l'art non figuratif- l'art a servi surtout -malgré les artistes mais parfois avec leur complicité sincère- à établir comme vérité ce qui n'était que mensonge et à renforcer -par ce moyen- la domination d'un petit nombre sur la majorité.
L'art moderne -libérée de la figuration des prétendus dieux et saints, des tyrans, des prêtres, des nobles et des riches- peut enfin révéler avec éclat, sans retenue, sans compromis pour plaire à celui-ci ou à celui-là, la splendeur des couleurs et des formes.
Le spectateur n'a plus à longuement faire des recherches pour trouver la splendeur du jaune dans «le petit pan de mur jaune avec un auvent»: elle est là devant lui, comme nous avons pu le voir récemment à l'exposition Claude Tousignant au Musée d'art contemporain du Québec à Montréal*.
Pas seulement la splendeur du jaune, la splendeur de toutes les couleurs dont aucune ne doit réduire son éclat pour représenter avec vraisemblance tel ou tel élément de la réalité.
Splendeur des formes aussi, -splendeur du cercle, du carré, de l'ovale, du rectangle, du triangle, de la pyramide, etc.-, dont aucune n'a à faire des compromis pour représenter tel ou tel élément de la réalité, encore.
Ce que l'art moderne, -et l'art de Claude Tousignant-, représente, ce n'est pas la RÉALITÉ c'est la splendeur du RÉEL, couleurs et formes enfin visibles.
Couleurs et formes enfin libérées de la propagande et du mensonge.
L'art moderne et libre qui est enfin survenu au Québec à la fin des années quarante avec le Refus global dont Tousignant est l'un des plus éminents continuateurs.
Voyez:


* Denise Pelletier parle également de cette exposition sur son blogue (ici).

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