dimanche 31 août 2008

Température du 31 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Le Grand Usage (bourgeois) et le Bel Usage (noble)

Je ris parfois (in petto) et m'indigne souvent quand un Français (le directeur de Paris Match par exemple, -excusez-moi de prendre comme exemple quelqu'un de ce genre mais il est représentatif) prétend que les Québécois parlent comme les paysannes françaises de l'ouest de la France au 18e siècle.
Non, Monsieur le Directeur de Paris Match, les Québécois parlent le français du roi ! 
Leur français est, en effet, devenu langue commune de tous les habitants de la Nouvelle-France à la fin du 17e siècle (alors que les Français ordinaires parlaient le patois de leurs provinces) et ce français se conformait au « bel usage », c'est-à-dire au français parlé par les nobles à la Cour et dans les salons (par les marquises et les duchesses, donc, ... et par le Roi) dans la vie quotidienne.
Eh oui, Mlle de Lespinasse et Mme du Deffand et Mme de Pompadour et la marquise de Montespan et Louis XIII et Louis XIV et Louis XV et Louis XVI et toutes les si jolies et si distinguées duchesses, marquises et comtesses de leur connaissance parlaient comme les Québécois.
Alors que les Français parlent, eux, le français de ceux qui ont « raccourci » le roi et les duchesses et les marquises, le langage que les avocats (Robespierre, par exemple, à droite) et prédicateurs bourgeois parlaient dans les cours de justice et dans les églises, le français dit du « grand usage »*.

Le français d'apparat !
Le français des Québécois provient du français du Roi, alors que le français des Français provient des bourgeois et des curés: l'un est-il plus méprisable que l'autre et pourquoi ?
Je vous laisse le soin de répondre.
Personnellement je parle et comprends les deux français et j'en suis fort content : on ne connaît jamais assez de langues et, comme disait Goethe, « qui ne connaît pas d'autres langues que sa langue maternelle ne connaît pas sa langue maternelle ».

* Pour toute cette question, consulter l'ouvrage de Jean-Denis Gendron : D’où vient l’accent des Québécois ? Et celui des Parisiens ? Essai sur l'origine des accents. Contribution à l'histoire de la prononciation du français moderne, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2007, 312 pages.

samedi 30 août 2008

Température du 30 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

«Maple Leaf» et la Tour de Babel

Listériose. Salmonellose.
Ces épidémies se répandent au Canada et au Québec actuellement.
On en entend parler parce qu'il y a des morts et parce que les journalistes sont à l'affût des nouvelles quand il y a des morts (ou, en tous cas, de nombreuses victimes -vivantes ou mortes).
Ces maladies sont la nouvelle malédiction de la Tour de Babel (ci-dessous celle de Bruegel).


La faute de la Tour de Babel, c'est l'orgueil des hommes, dit la Bible, qui voulaient atteindre le ciel, et égaler Yahvé.
En réalité, je crois que cela avait plutôt à voir avec les économies d'échelles, comme on dit chez les économistes et autres partisans de la mondialisation: il s'agissait de construire «gros» afin de loger tous les hommes dans un seul bâtiment.
Aujourd'hui il s'agit de produire «gros», à la limite une seule grosse usine pour produire toute la nourriture nécessaire à tous les humains.

Mais quand les bactéries s'introduisent dans le processus parce que l'usine est trop «grosse» et qu'il est impossible d'inspecter ou de comprendre tous les processus qui y ont cours, eh bien c'est toute l'humanité qui est menacée.
C'est cela «la diversité des langues» que Yahvé a «infligée» aux hommes,
Ce n'est pas de langues qu'il s'agit, c'est de l'impossibilité de suivre dans le détail tous les processus de production et de comprendre ce qui s'est passé quand ces processus ont abouti à fabriquer de la nourriture de mort plutôt que de la nourriture de vie.
C'est la taille de la Tour de Babel qui a entraîné la malédiction.
C'est la taille de l'usine de charcuterie «Maple Leaf» qui a entraîné la
listériose.
C'est le gigantisme, -autre nom de l'obésité-, qui, comme l'obésité pour les personnes, entraîne les sociétés qui y succombent à la mort et à la disparition.
Là comme ailleurs «big is awful».
Voici un «homme de Vitruve» qui, au même titre que l'urne de cendres, pourrait illustrer quelques aspects de mon propos (remplacez la tête humaine par une tête de cochon -pour la charcuterie-, cela sera encore mieux):


vendredi 29 août 2008

Température du 29 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

L'Esprit et la Nature des choses, des êtres et des personnes

Pour faire suite à la pensée de Shakespeare que je vous rapportais dans cette note (clic) où il est question de la définition du bien et du mal, il y a ce premier ready-made de Marcel Duchamp, créé à New York en 1917, et qu'il avait intitulé «Fontaine» et signé «R. Mutt».
Manifestement cette «fontaine» est un urinoir renversé, comme vous pouvez le voir dans la photo ci-dessous.
Mais cet urinoir se conforme à la théorie du ready-made selon laquelle

«de simples objets deviennent œuvre d'art par le choix conscient de l'artiste, et a fortiori, son exposition dans un contexte muséographique».


Dans la perspective inaugurée par cette nouvelle (???) conception de l'œuvre d'art, ce n'est pas seulement pour le bien et pour le mal que l'esprit décide mais pour la nature même des choses (peut-être pour la nature des êtres, voire des personnes): une chose quelconque n'est pas ce qu'elle est (disons ce qu'elle semble être) mais ce que l'esprit décide qu'elle est.


Et l'esprit, en l'occurrence, c'est aussi le sentiment: voyez quelle différence il y a dans la perception que nous avons d'une personne entre le moment où nous l'aimons passionnément et le moment où nous ne l'aimons pas encore ou bien le moment où nous ne l'aimons plus.

jeudi 28 août 2008

Température du 28 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

L'Infini de la bêtise

Une pensée qui montre qu'Einstein était aussi intelligent comme moraliste et observateur de la race humaine que comme physicien.
Il aurait sans doute trouvé que les acteurs mis en cause dans la note précédente étaient de parfaites illustrations de la justesse de son observation.
Mais les acteurs de ce genre se multiplient à la vitesse même de l'accroissement de la population mondiale et politicienne.

L'indépendance politique pour tous les peuples qui la désirent (et pour tous ceux qui sont menacés)

On ne peut être contre la vertu ou contre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
L'Occident (à quelques exceptions près) avait bien raison de reconnaître l'indépendance du Kosovo, pour cause de tentative de génocide de la part de la Serbie.
La Russie avait tort de ne pas le faire par solidarité orthodoxe (les Russes comme les Serbes -comme les Grecs- sont de religion orthodoxe).
L'Occident a tort de ne pas reconnaître l'indépendance de l'Ossétie (je souhaiterais que l'Ossétie du Nord, sous domination russe, en fasse partie) et de l'Abkhazie et la
Russie a raison de le faire car le génocide est autant à craindre de la part de la Géorgie (qui a donné naissance à Staline, comme on sait).
Le principe de l'intangibilité des frontières est futile.
Naturellement tout le monde est de mauvaise foi, aussi bien ceux qui reconnaissent que ceux qui ne reconnaissent pas.
Quand l'Union soviétique a éclaté, personne n'a évoqué l'intangibilité des frontières et tout le monde a reconnu l'indépendance des Pays baltes, de l'Ukraine, de l'Arménie, du Kazakhstan, du Kirghizistan et que sais-je encore.
Et je suis bien content que tous ces pays soient maintenant indépendants.
Quand la Yougoslavie a éclaté on n'a pas rechigné longtemps à reconnaître la Croatie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro (très récemment).
Et je suis bien content que tous ces pays soient maintenant indépendants.
Et qu'on n'évoque pas le nombre d'habitants pour nier le droit d'un peuple à acquérir son indépendance: le Monténégro, justement, a 684 736 habitants, le Luxembourg (depuis longtemps indépendant et riche) a 472 649 habitants et le Liechtenstein, 35 265 (vous avez bien lu: 35 265 habitants).
Je suis très heureux que le monde soit redevenu multipolaire et que les petits peuples puissent jouer un puissant contre un autre pour pouvoir exister.
L'intégration économique est la voie de la paix.
L'intégration politique, ou religieuse, ou linguistique est la voie du ressentiment, de la haine et de la guerre.
Il n'y a pas de peuples qui sont indignes d'être libres et d'autres qui sont dignes de leur nier le droit à la liberté.

mercredi 27 août 2008

Température du 27 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Notre Histoire qui n'est pas la nôtre


Nous sommes tous différents les uns des autres -par le sexe, par l'âge, par la nationalité, par la langue, par les croyances, par la formation, par la résidence, que sais-je encore- mais nos histoires se ressemblent étrangement, surtout si nous sommes contemporains, exactement ou à quelques années près.
C'est ce que j'ai constaté en lisant le roman « Les Années » d'Annie Ernaux, dont j'ai parlé ici et .
Et c'est le fondement de la poétique de ce roman, c'est-à-dire de la manière dont il est construit.

Ce roman raconte en effet à la troisième personne (elle) l'histoire d'une contemporaine de l'auteur, et les événements de cette histoire qui n'est pas vraiment la sienne ressemblent aux événements de notre histoire à nous.
Notre histoire qui n'est pourtant ni vraiment l'histoire du personnage principal du roman ni vraiment l'histoire de l'auteur du roman (du moins ce qu'on en connaît).

C'est la raison pour laquelle sans doute Annie Ernaux met comme premier épigraphe de son texte cette citation d'Ortega y Gasset (photo à gauche d'un tableau d'Ignacio Zuloaga -ce lien conduit à une page en anglais) :

« Nous n'avons que notre histoire et elle n'est pas à nous ».
 
Charles Baudelaire (autoportrait à droite) exprimait quelque chose de similaire dans l'adresse « Au lecteur » des Fleurs du Mal, surtout dans le dernier vers (ce vers est suivi d'un facsimilé de la signature du poète).


La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C'est l'Ennui ! L'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !








 Étrangement on pourrait dire que ce poème et le roman d'Annie Ernaux (avec des événements plus prosaïques, appartenant davantage à la vie ordinaire dans le roman) se ressemblent en profondeur.
Mais en profondeur seulement si je puis dire et comme vous le constaterez si vous lisez le roman et le mettez en relation avec le poème de Baudelaire
.
Mais en profondeur tous les grands textes se ressemblent et on dirait qu'ils sont tous écrits par le même auteur qui d'âge en âge s'incarne dans des corps et des esprits différents, allant jusqu'à vivre parfois à la même époque en deux ou trois corps et dans deux ou trois pays, sous des noms différents.

mardi 26 août 2008

Température du 26 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Un peu plus haut, un peu plus loin

Il y a quelques chansons de Céline Dion qui me plaisent bien.
Mais en général ce qu'elle chante m'est indifférent, c'est trop dans le goût états-unien actuel.
Je dois être trop vieux pour ce style-là.
Mais j'admire sa carrière et sa réussite, qui sont le fruit de beaucoup d'intelligence et de travail.
Elle me semble aussi avoir beaucoup de cœur.
Mais cela ne m'a pas incité à aller la voir à Las Vegas, ni à aucun de ses spectacles.
Ni au concert qu'elle a donné sur les Plaines d'Abraham à Québec vendredi dernier pour le 400e anniversaire de la fondation de la ville, où elle a eu autant de succès que Paul McCartney, je crois.
Mais la chronique de Nathalie Petrowski sur ce concert -que je vous présente ci-dessous en images et que celle-ci a publiée dans La Presse et dans CyberPresse ()- m'a incité à aller entendre la chanson -la dernière du concert- qu'elle a interprétée avec Ginette Reno (sur TagTélé).
Cette chanson s'intitule «Un peu plus haut, un peu plus loin» et Ginette Reno l'avait interprétée sur le Mont-Royal à Montréal en 1975, à la veille (cela sera un an plus tard) de l'élection du Parti québécois et de l'immense espoir qu'il avait donné à un grand nombre de Québécois -dont j'étais- de bientôt accéder à la liberté et au droit de ne plus être représentés internationalement par des gens non majoritairement élus par eux.
Cette chanson a donc de profondes significations pour moi et, je crois, pour beaucoup.
Il me faut donc la présenter dans ce blogue, dans ses deux interprétations, celle de 1975 par
Ginette Reno seule, et celle d'il y a trois jours par Ginette Reno et par Céline Dion ensemble.
Voici d'abord la chronique de
Nathalie Petrowski dans deux images que vous pouvez cliquer pour zoomer (et dont les droits restent acquis à La Presse et à CyberPresse):

(les lacunes dans le texte que je vous présente sont celles du texte original)

Voici la chanson en 1975 par
Ginette Reno:



Et voici la chanson en 2008, par
Ginette Reno et Céline Dion (celui qui apparaît à la fin entre les deux interprètes est Jean-Pierre Ferland -vous le reconnaissez- le compositeur de la chanson). Ce que le chanson dit en plus en 2008, c'est qu'il n'est jamais trop tard pour réussir malgré les échecs et que les réussites parfois peuvent prendre des formes qu'on ne peut prévoir:


Voici les paroles de la chanson:

Un peu plus loin
de Jean-Pierre Ferland

Un peu plus haut, un peu plus loin
Je veux aller un peu plus loin
Je veux voir comment c'est, là-haut,
Garde mon bras et tiens ma main

Un peu plus haut, un peu plus loin
Je veux aller encore plus loin
Laisse mon bras, mais tiens ma main
Je n'irai pas plus loin qu'il faut

Encore un pas, encore un saut
Une tempête et un ruisseau
Prends garde! Prends garde: j'ai laissé ta main
Attends-moi là-bas: je reviens

Encore un pas, un petit pas
Encore un saut et je suis là,
Là-haut, si je ne tombe pas...
Non! J'y suis! Je ne tombe pas!

C'est beau! C'est beau!
Si tu voyais le monde au fond, là-bas
C'est beau! C'est beau!
La mer plus petite que soi
Mais tu ne me vois pas

Un peu plus loin, un peu plus seul
Je n'veux pas être loin tout seul
Viens voir ici comme on est bien
Quand on est haut, oh! comme on est bien

Un peu plus haut, un peu plus loin
Je n'peux plus te tenir la main
Dis-moi comment j'ai pu monter,
Comment r'descendre sans tomber

Un peu plus loin, un peu plus fort
Encore un saut! Essaye encore!
Je voudrais te tendre les bras;
Je suis trop haut, tu es trop bas

Encore un pas, un petit pas
Tu es trop loin! Je t'aime!
Adieu! Adieu! Je reviendrai
Si je redescends sans tomber

C'est beau! C'est beau!
Si tu voyais le monde au fond, là-bas
C'est beau! C'est beau!
La mer plus petite que soi
Mais tu ne la vois pas

Un peu plus haut, un peu plus loin
Je veux aller encore plus loin
Peut-être bien qu'un peu plus haut,
Je trouverai d'autres chemins


lundi 25 août 2008

Température du 25 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Les Gens et les Chiens

C'est une photo de Bob le labrador (vous le reconnaissez peut-être, j'en ai déjà parlé, et de sa joie de jouer dans la neige, ici) lors d'une brève visite samedi dernier. 
Sa photo manque un peu de netteté mais je n'ai pas eu le réflexe d'en prendre deux au cas où.
Son maître, notre ami Gaston, a fait une très intéressante réflexion en observant son chien, que je voudrais transformer en citation:


« Plus on connaît les gens, a-t-il dit, plus on aime son chien. »
 

Peut-être y a-t-il quelques exceptions parmi les gens, que l'on pourrait aimer autant que son chien. Je n'en doute pas.
Mais où ?
Et moi-même est-ce que je fais partie de ces gens ?

dimanche 24 août 2008

Température du 24 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Église Notre-Dame de Laterrière


Voici la photographie de la plus grande partie de l'église Notre-Dame de Laterrière que j'ai enfin réussi à prendre ce soir, avant le dernier concert du rendez-vous musical. Personnellement j'aime cette architecture simple qui emploie des matériaux locaux et qui ne cherche pas à dissimuler ses origines historiques pour accomplir des tours de force inutiles.

L'Éducation d'une jeune fille juive aux environs de la naissance de Jésus-Christ

Le thème de l'«éducation de la Vierge» -qui a maintes fois été traité dans l'art chrétien depuis 2000 ans -pour le constater cliquez ici)- me semble faire l'objet de beaucoup d'attention à l'intérieur de l'église Notre-Dame de Laterrière (eh oui! encore cette église où un dernier concert du «Rendez-vous musical» de cette année (je place la page couverture du programme au bas de cette note) aura lieu ce soir avec deux interprètes originaires du Saguenay-Lac Saint-Jean mais faisant carrière en Europe, Marie-Ève Munger (il va vous falloir dérouler la fenêtre jusqu'à la biographie de celle-ci) et Jean-François Lapointe).
Dans la chapelle de gauche (de droite si on se place dans le chœur), il y a un tableau et un groupe de statues exploitant ce thème. Voici les deux:

Dans le tableau qui manque (excusez-moi) un peu de précision (manifestement une copie mais je n'ai pu retrouver l'original sur Internet, le connaissez-vous?) derrière la statue couronnée de la Vierge, en haut, on voit la mère de la Vierge -sainte Anne- vérifiant les capacités de lecture de celle-ci sur un parchemin déroulé. Derrière elles, il y a la silhouette de saint Joachim, le père de la Vierge (notez que ni sainte Anne, ni saint Joachim n'apparaissent dans les Évangiles et que je me demande comment ils peuvent être des saints puisqu'ils n'ont pas été baptisés).
Le groupe de statues de la Vierge et de sa mère traite exactement du même thème.
Manifestement il s'agit là d'une réécriture rétrospective de l'histoire car, selon vous, combien de chances il y a qu'une petite juive vivant en Palestine il y a 2000 ans ait appris à lire, et que sa mère ait appris à lire, voire que son père ait appris à lire?
Aucune (à moins que le père n'ait été prêtre).

Et, selon vous, combien de chances que Jésus lui-même ait appris à lire?
Tant qu'à y être, posons la question: Dieu lui-même (s'il existe) sait-il lire? Et pourquoi? Pour lire des romans dans ses moments de loisirs?
Que d'absurdités nous permet de pressentir la fréquentation d'une si jolie petite église, n'est-ce pas?
Mais voici la page couverture promise:


Et voici les photos des interprètes du programme de ce soir (en seconde partie deux airs de Charles Gounod, des extraits de «Hamlet» d'Ambroise Thomas, des extraits de «Véronique» d'André Messager; en première partie, des mélodies de Reynaldo Hahn, de Gabriel Fauré, de Claude Debussy et d'Henri Duparc).
















Et voici la photogaphie de Michael McMahon, l'excellent pianiste qui les accompagnait ce soir.
On peut trouver un compte rendu du concert (ma femme a été, de profession, critique d'art et critique de spectacles et, la plupart du temps, elle me convainc de la justesse de ses opinions).

samedi 23 août 2008

Le Petit Baldaquin de Notre-Dame de Laterrière

La basilique Notre-Dame de Québec est l'église-mère de toutes les églises de la Nouvelle-France, c'est-à-dire du Québec, car les autres parties de la Nouvelle-France ont été bradées, qui par les Britanniques après la Révolution dite américaine (cession de la partie ouest de la Nouvelle-France aux États-Unis par le Traité de Paris de 1783), qui par Napoléon Bonaparte après la Révolution française (vente de la Louisiane aux mêmes État-Unis).
Voici ci-contre le petit baldaquin de l'église Notre-Dame de Laterrière qui, en dépit de son originalité, est manifestement le fils du baldaquin de la cathédrale de Québec que je vous présentais ici (clic).
C'est une des parties de l'intérieur de cette si intéressante église de Laterrière que je promettais de vous présenter hier.
Remarquez les jolies petites fleurs sculptées (cliquez l'image pour zoomer) qui sont tendues entre les «rayons» du baldaquin.
En voici une autre vue qui permet peut-être d'observer d'un peu plus près ces fleurs de l'art:

Température du 23 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

vendredi 22 août 2008

Température du 22 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Façade de Notre-Dame de Laterrière

Autre concert ce soir: du Piazzolla, du Boccherini, du Beethoven, dont je vous reparlerai éventuellement.
Toujours à l'église Notre-Dame de Laterrière, dont je vous avais promis une photo de la façade (je suis arrivé assez tôt ce soir et l'obscurité n'était pas vraiment tombée).
Voici donc la façade de cette jolie petite église à l'architecture 18e siècle québécois, sous la Nouvelle-France, en pierre des champs.


Le clocher est un peu tronqué mais vous pouvez le voir entier (clic). La petite foule devant la porte est constituée par une partie des spectateurs du concert.
Bientôt des photos de l'intérieur, très intéressant selon moi.

jeudi 21 août 2008

Température du 21 août 2008 à Saguenay

Matin---------------------------------------Midi

Des catégories en natation (et dans tous les sports) ou un humain idéal olympique

Je suis un peu les compétitions olympiques de Pékin à la télé.
La plupart du temps distraitement.
Mais parfois avec attention quand la foule du Stade de Pékin et les commentateurs crient très fort.
J'ai regardé avec intérêt les compétitions de natation. Particulièrement celles auxquelles participait Michael Phelps.

Je suis tombé sur la photo que je vous présente ci-dessus -qui ne laisse à peu près rien ignorer de l'anatomie du sieur Phelps, grand athlète s'il en est. Il s'agissait de présenter le nouveau vêtement de natation de «Speedo»
Vous remarquez qu'il y adopte un peu la position de l'«Homme selon Vitruve» de Léonard de Vinci. Que voici:

Évidemment le corps de Michael Phelps ne respecte pas les canons énoncés par Léonard (que vous pouvez trouver ici), et comme on peut les voir sur ce dessin:


On dit que la longueur des bras étendus de Phelps (plus son torse évidemment) dépasse sa taille totale (2m de bras pour 1m92 de taille). Alors que cette taille et la longueur des bras de l'homme selon Vitruve sont égales.
On parle de la taille extraordinaire de ses mains et de ses pieds.
On parle de ses jambes, relativement petites, qui conviendraient mieux à une personne d'1m80.
Mais il ne s'agit pas pour
Phelps de correspondre au modèle, il s'agit pour lui de gagner les compétitions de natation et sa conformation physique -légèrement inesthétique- lui permet de le faire.
Mais justement, à mon sens, gagner est trop facile pour lui, comme on l'a vu (8 médailles d'or: une médaille d'or dans chacune des compétitions auxquelles il a participé).
Voilà où je veux en venir.
Ne conviendrait-il pas que l'on définisse des catégories dans chacun des sports, comme on le fait à la boxe, en haltérophilie, etc. (voir ici)?
À la natation: catégories physique géant (
Phelps), physique grand, moyen, petit ...
Il me semble que la compétition serait plus juste.
Ou alors, ne pourrait-on définir un humain idéal? Seuls les athlètes y correspondant de très près pourraient participer aux Jeux olympiques. Il me semble que ce serait plus grec et plus respectueux de l'esprit des Jeux.
Pas d'avantages naturels indus.
Mais je crois que ma première suggestion serait plus acceptable dans notre époque de non-exclusion.
Au cas où ce serait ma seconde solution qui serait retenue, on pourrait instituer des «Jeux herculéens» pour les géants, des «Jeux liliputiens» pour les petits.
Des fortunes (aussi colossales que celle du CIO) attendraient le «Comité international herculéen (CIH)» et le «Comité international liliputien (CIL)».
Veuillez excuser l'ironie malgré tout légère de cette dernière phrase (que je ne juge pas inintelligente pour cela).