mardi 15 juillet 2008

Delacroix, Révolution de Juillet, Stendhal


Vous avez peut-être manqué, dans la «Galerie d'art» de la colonne de droite, ce timbre de la Poste française reproduisant une partie d'une des plus célèbres toiles d'Eugène Delacroix.
Dont Baudelaire parlait ainsi dans Les Phares:


Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,

Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges

Passent, comme un soupir étouffé de Weber...

Ce n'est manifestement pas à partir du tableau du timbre poste qu'il a conçu ses vers.
Je ne l'ai pas manqué ce timbre en ce lendemain du 14 juillet -qui, en principe, ne commémore pas la prise de la Bastille en 1789, comme on le croit très souvent, mais la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790.
Le 14 juillet 1789, en effet, du sang avait été répandu et, à la fin du 19e siècle, quand on a proclamé le 14 juillet fête nationale de la France, on a refusé de commémorer une journée où le sang avait été répandu.
Ce que j'approuve pour ma part.

Je ne l'ai pas manqué parce qu'à franchement parler je préfère la Révolution de 1830 à celle de 1789 -qui a tué trop de personnes de valeur uniquement parce qu'elles déplaisaient à ce genre de fanatiques assoiffés de sang que je déteste, les «robespierristes», disons.
Et parce que la Révolution de 1789 en France a servi de modèle à l'une des plus grandes catastrophes de l'histoire du monde, la Révolution bolchévique de 1917 en Russie qui a amené, à mon sens, directement ou indirectement, toutes les régressions et tous les massacres aussi bien fascistes, que communistes et que capitalistes du 20e siècle.
La Révolution de 1830, quant à elle, a permis -entre autres choses mais celle-ci m'intéresse, moi, davantage- à Stendhal (portrait à droite, dans sa jeunesse, plus beau que dans ses portraits les plus répandus) de rentrer en grâce après les horreurs de la Restauration et d'avoir un petit emploi de consul à Civitavecchia (est-ce qu'on n'écrivait pas Civita Vecchia à l'époque?) dont les nombreux loisirs lui ont permis d'écrire La Chartreuse de Parme, un de mes romans favoris.
Auquel je ne me lasse pas de me reporter et qui a sans doute servi de socle à mon amour de l'Italie, disons de chacune des parties de l'Italie car j'aimerais que chacune de ces parties, à l'exception des États pontificaux, retrouve son indépendance et fasse encore briller sur le monde la lumière de l'intelligence et du raffinement italiens.
Mais voici le tableau de Delacroix dont la reproduction a servi de prétexte à cette note et qui magnifie les journées de juillet 1830 (les 27, 28 et 29,
qu'on appelle les «Trois Glorieuses») pendant lesquelles a eu lieu la Révolution de 1830, c'est «La Liberté guidant le peuple» que les Japonais ne vont pas beaucoup voir au Louvre, trop occupés qu'ils sont à aller jeter un court coup d'œil au petit rectangle de La Joconde en écrasant tout le monde pour y arriver.

(Cliquez les images pour zoomer)

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