jeudi 17 juillet 2008

Abitation et Palais

Cette image est la reconstitution sur un timbre de 1908 de l'« Abitation » de Champlain. (Oui, « abitation » s'écrivait bien ainsi avant que des érudits mal inspirés et snobinards veuillent rehausser le statut du français en soulignant l'origine latine du mot au moyen du « h » initial de la graphie actuelle).
Le timbre reproduit le dessin à gauche.
Cette « Abitation » est touchante quand on sait que presque au même moment en France la mammifère médicéenne (la stupide et obèse Marie de Médicis, portrait par Rubens à droite) se fait construire un palais coûteux pour abriter ses vaines journées avec ses veules favoris florentins.
Il s'agit du Palais du Luxembourg (ci-dessous), siège aujourd'hui du Sénat français, qui a survécu, contrairement à l'« abitation », noyau pourtant d'un bien grand destin.
Si on a mille portraits coûteux de Marie de Médicis, on n'a aucune représentation de Champlain, excepté un petit dessin auto-portrait de lui-même en train de tirer de l'arquebuse contre les Iroquois.
Mais certains prétendent que c'est lui à droite. Il est mince, il a belle allure et il ne ressemble pas à Concini ou à un quelconque secrétaire florentin de la Médicis comme dans sa représentation traditionnelle.
Je le présente pour faire contrepoids à la reine de droite et, peut-être, au-delà de la mort, pour faire plaisir à ce père commun de tous les Québécois et à lui rendre hommage en le représentant comme il était.
Je dirais, en imitant un peu Joachim du Bellay dans ces vers

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,

que, dans mon cœur, plus me plaît le bois fécond de l'« Abitation » que la pierre (stérile ?) du palais de la Médicis.

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