mercredi 26 mars 2008

Chine, massacreurs, culture, diaspora

Voici -de deux angles différents- la photo d'un petit sceau chinois. Ce sceau mesure 2 pouces et quart de hauteur (selon le système de mesure majoritairement utilisé en Amérique du Nord, y compris en Amérique française, c'est-à-dire 5,5 cm) et 13/16e de pouce de largeur (2 cm).
Et ce sont des pouces, comme nous disons, nous, Québécois, depuis la fondation de la Nouvelle-France au 17e siècle, et non des inches.
Il y a deux petit chevaux sculptés au sommet qui ont 1 pouce de hauteur (2,4 cm) : il s'agit d'une jument et de son poulain.

Les couleurs sont ainsi : blanc d'un côté, rouge de l'autre.Je trouve ces petits chevaux merveilleux. Comme je l'ai déjà dit, j'ai sans doute hérité de l'amour des chevaux de mon grand-père maternel et de mon père. L'amour des chevaux d'une autre matière.
Ce sceau n'est pas un chef-d'œuvre. C'est le vestige d'un désir de collectionner les sceaux chinois qui m'a pris dans la trentaine et qui m'a quitté.
Mais il me semble représentatif de la civilisation chinoise.
Et cependant ceux qui ont exercé le pouvoir en Chine ont toujours été des massacreurs. Comme ceux d'à présent, qui ne sont qu'une autre dynastie ne différant que par de petits détails négligeables de celles qui l'ont précédée. Eux non plus ne sont pas des artistes ou des artisans.
Cela a commencé par le premier empereur (Qin Shi Huangdi -photo à gauche) si on ne prend pas en considération les Royaumes qui ont précédé l'unification à laquelle a procédé celui-ci.
Et ses successeurs de toutes les dynasties -qu'elles aient été d'origine chinoise ou péri-chinoise (mongole, mandchoue, etc.).
Même la dynastie Song que je préfère aux autres à cause de cet empereur Houei Tsong (transcrit Huizong, photo à droite) -qui écrivait des poèmes, peignait et marquait de son sceau les nombreuses peintures qu'il contemplait (en Chine les spectateurs d'une peinture la marquaient de leur sceau, comme s'ils s'ajoutaient au créateur).

C'est peut-être cette constance des massacres qui explique la hâte avec laquelle d'innombrables Chinois quittent la Chine pour émigrer et former partout en Asie et sur toute la Terre une véritable diaspora. Comme les Juifs qui, pourtant, à ma connaissance, n'ont pas « joui » vraiment de dynasties de massacreurs.
Les Chinois sont plus heureux hors de Chine qu'en Chine et c'est seulement hors de Chine qu'ils peuvent pacifiquement développer leur magnifique civilisation, leur magnifique culture auxquelles, dirait-on, ne participent pas -maintenant moins que dans le passé- leurs dirigeants.
Et qu'ils sculptent ces minuscules merveilles quand ils sont obligés de demeurer en Chine.
Se protégeant comme ils peuvent, par une vie privée cachée -toujours menacée-, de la soif de pouvoir, de tortures et de sang de leurs éternels maîtres. Et créant des miniatures et des petits objets
presque immatériels pour qu'ils échappent aux regards meurtriers.

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